Mas de Fourques, 2006
Une ferme gallo-romaine au Mas de Fourques, près de Lunel
Découvert à l’occasion de prospections en 2001, l’établissement agricole gallo-romain du Mas de Fourques a été fouillé par Mathieu Ott (Institut National de Recherche en Archéologie Préventive) durant l’été 2006, préalablement à la construction du lycée Victor Hugo.
L’établissement est situé dans une zone de piémont, dans les marges des territoires des agglomérations gallo-romaines d’Ambrussum et de Lunel-Viel. Il apparaît au milieu du Ier siècle de notre ère, et est abandonné à la fin du IIème siècle. Dégagé sur un demi-hectare, le site a révélé les vestiges de trois bâtiments couvrant une surface supérieure à 420 m². Le plus grand d’entre eux est un chai, mais l’état d’arasement de l’ensemble des structures – seul subsiste, dans la plupart des cas, le fond des tranchées d’épierrement des murs – ne permet pas d’attribuer avec certitude une fonction aux deux autres, un habitat et une étable. L'ensemble suit l’orientation du chemin des Bœufs, axe d'origine antique situé à environ 150 m au sud. La culture de la vigne est attestée à l’ouest de la ferme. Il s’agit majoritairement de fosses de plantation d’arbres (oliviers ? fruitiers ?) révélant la diversité et la succession des cultures. Une vaste dépression au comblement riche en matière organique, accolée à l’un des bâtiments, permet en outre d’envisager la présence de bétail. Cet ensemble d'observations souligne l'orientation polyculturale de la ferme du Mas de Fourques.
La fouille a en outre révélé, bien avant la création de la ferme, l’existence d’un four de potier du milieu du IIIème siècle avant J.-C. Cette imposante structure, dont la chambre de chauffe atteint un diamètre de 2,80 m, pourrait être destinée à la production de céramique modelée. L’isolement de ce four n’est peut-être qu’apparent : il se situe en limite d’emprise, et les pratiques agricoles modernes ont pu faire disparaître nombre de vestiges protohistoriques moins visibles. Le centre de consommation le plus proche, l’oppidum d’Ambrussum, se trouvait à une distance de 4 km.