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Bienvenue

Valergues, 22 octobre 2020

 On était bien loin de l’ambiance estivale d’Ambrussum. Le matin de notre venue, j'avais repéré le site. Dans leurs grandes vareuses jaunes, sur ce terrain battu par le vent violent et la pluie, les archéologues avaient l’air de marins dans la tempête... à notre arrivée, les éléments s'appaisèrent.

 Mr Bigot est un jeune archéologue de la société « Mosaïques Archéologie » spécialisée dans l’archéologie préventive (heureux pays). A peine perturbé par le bruit de la pelleteuse de Maxime Scrinzi, il nous a fait visiter son chantier avec gentillesse et passion.

 Les fouilles conduites par son équipe depuis le début du mois de septembre ont permis d’étudier des éléments attenants à une villa gallo-romaine (située sous une villa contemporaine). Très spectaculaire, une aire funéraire du Haut-Empire (un nymphée).

 A proximité, des cavités aux parois enduites de mortier. Ont-elles un lien avec le culte ou l’agriculture ?

 Un puits du Ier s.  a été mis au jour, son comblement a livré de nombreux vestiges d’architecture (éléments de colonnes) et un petit autel votif portant une inscription. Les pierres étaient issues des carrières castriotes. Le propriétaire du domaine, personnage important pour avoir une telle villa, était peut-être un aristocrate de Nîmes.

 Des traces de plantations d’arbres indiquent la présence d’un verger mais pas de vignes. La mise en culture de la zone est confirmée par les vestiges d’un système d’irrigation.

 Des pierres blanches alignées laissent découvrir les fragments d'un enclos funéraire du IVe s. que les riches familles faisaient construire à la lisière de leur domaine pour y enterrer leurs défunts. A cette époque, les défunts étaient choyés, ils partaient avec une coupe et un bol remplis (des figues et des dattes encore reconnaissables ont été trouvées).

 Mr Bigot prend quelques minutes pour nous sortir de son Algeco quelques éléments de sa fouille. Certains, très bien conservés finiront peut-être dans un musée.

 Preuve que l’endroit est agréable, 1600 ans plus tard, de nouvelles villas vont s’élever en ce même lieu. Seront-elles aussi confortables ?

                                                                                                           Cordialement,  Thierry

 Voici des clichés de Noémie Bouscarain et Michel Manilève