Nous sommes tous à 10 heures pétantes devant la porte du jardin médiéval situé au bout d’une ruelle, déception, je constate que le jardin n’ouvre qu’à 10h30… heureusement la responsable est déjà sur place, elle nous ouvre pour, nouvelle déception, nous apprendre qu’il n’y a jamais de visites guidées le dimanche. L’Office du Tourisme m’a promis une compensation que j’attends toujours.  C’est donc à notre guise que nous avons arpenté ce jardin situé dans l’enceinte du château Raynon datant du XIème siècle. Entre les tours de l’Evêque et du Roi, des centaines de plantes (communes, exotiques, toxiques…) sont joliment présentées, les tours ont logé les rois, servi de lieux de justice, de prisons, de quoi poser moult questions.

 Le guide du duché nous a fait pénétrer dans l’intimité de la grande famille "de Crussol d'Uzès", ici, les très vieilles traditions sont sacrées. Le duc, sa femme, ses enfants et ses ancêtres sont là, ils nous regardent de haut, peut-être derrière des judas. La visite se fait dans un grand silence, on ne veut pas déranger, d’autant que le duc a selon Béatrix des airs de James bond. Le guide est particulièrement bavard pour évoquer la duchesse Anne, personnage complexe née en 1847, qui entre autre hérita des champagnes « Veuve Clicquot », tua 2056 cerfs, fit de la politique à gauche comme à droite et fut la première femme à obtenir son permis de conduire en 1897 et une prune pour excès de vitesse à 40 km/h, comme quoi la réputation des gardois dans ce domaine n’est pas une légende. On remarque en plusieurs endroits leur devise "Ferro non auro", que l'on peut interpréter "Par le fer (les armes) et non pas par l'or (la finance)", mais bon, il faut vivre avec son temps, actuellement, les anglais qui envahissent l'Uzège sont moins agressifs que leurs ancêtres du XIVème siècle, la visite est à 18 euros par personne et le Duc et la Duchesse vivent de leurs usines pharmaceutiques situées en Suisse. 

 Nous terminons par l'ascension du donjon (la tour Bermonde), 135 marches, un escalier à vis très étroit mais une vue formidable à l'arrivée.

 En sortant du duché, nous empruntons les plus belles rues d’Uzès, belle ambiance, superbes façades, il y a une brocante qui rajoute de l’histoire, que dire de la place aux Herbes, une des plus agréables que je n’ai jamais vues et tellement chargée d’évènements. Nous terminons notre boucle pédestre par la cathédrale St Théodorit avec sa tour Fénestrel et la promenade des Marronniers où Racine à 22 ans après un flirt en ces lieux décida d’abandonner sa carrière religieuse, bon choix.

 Le pique-nique dans la vallée de l’Eure nous a rappelé la bonne visite faite avec Francis en 2014.

 A St Quentin la Poterie on a traversé lentement le préau où Jean Michel et Danielle nous ont appris qu’un rock endiablé pouvait se terminer aux urgences. Nous avons visité le musée de la Poterie Méditerranéenne seuls (la guide s’est plainte d’une très faible affluence). Installé dans un ancien moulin à huile, il relate pour commencer l’histoire de la poterie à St Quentin depuis le XIVème siècle. La deuxième partie présente diverses poteries du pourtour méditerranéen, on est impressionnés par les charges que des femmes pouvaient (ou peuvent) porter sur leur tête, quand on pense à nos gaspillages d’eau ! Avant de sortir nous admirons des créations contemporaines et évoquons Joseph Monier, un habitant de St Quentin, qui au milieu du XIXème siècle inventa le béton armé. Grâce à cette invention, les bâtiments purent prendre de la hauteur, sans Joseph Monier, New York ressemblerait à un village de pêcheurs.

 Merci pour les gentillesses partagées tout au long de la journée, j’ai été très content de vous trouver en pleine forme, bon été à tous.

                                                      Thierry

  Voici quelques clichés pris par Eliane et moi.